Quelques mots sur la profession
La restauration est née de la volonté des sociétés de préserver certaines classes d’objets fabriquées par elles en fonction du sens et du rôle qu’elles leur ont accordé (monuments historiques ou œuvres d’art).
L’objectif d’une intervention de conservation-restauration n’est pas de remettre les oeuvres « à neuf », mais bien de prolonger leur durée de vie en vue de les transmettre aux générations présentes et futures en respectant leur intégrité physique (la matière originale) leur authenticité (on ne les transforme pas en un faux et on laisse distincte l’intervention de restauration de l’original) et leur lisibilité (c’est-à-dire l’image et le sens qu’elle donne à voir).
Une profession à part entière
Souvent confondu avec un métier d’artiste ou d’artisan d’art, le conservateur-restaurateur ne crée pas d’objets culturels nouveaux. Il a suivi une formation bien spécifique en conservation-restauration qui lui permet d’intervenir avec des traitements appropriés et un code de déontologie reconnu au niveau international. (Les plus curieux peuvent suivre ce lien et lire la Charte de l’E.C.C.O, juin 1993)
Il s’agit de bien distinguer le simple bricolage et les « pratiques sauvages » des interventions professionnelles techniques et scientifiques de conservation-restauration.
Les trois principes déontologiques auxquels le professionnel doit se soumettre sont :
- la réversibilité
- les interventions techniques réalisées sur une oeuvre par le professionnel doivent pouvoir être retirées dans le but de faciliter les restaurations futures.
- La lisibilité
- la zone restaurée doit se distinguer de l’originale.
- La pérennité
- la mission du CR est d’assurer la pérennité des biens culturels qui lui sont confiés, de contribuer à leur mise en valeur et à leur utilité sociale dans le respect de leur intégrité physique, historique et esthétique.
Les missions du conservateur-restaurateur
En étroite collaboration avec d’autres professionnels et scientifiques (historiens d’art, archéologues, architectes, chercheurs, microbiologistes, documentalistes, responsables de collections, …):
- il fait l’étude de l’œuvre, établit un constat d’état de conservation, puis un diagnostic. Ce diagnostic consiste à déterminer les matériaux constitutifs et l'état de conservation de l’oeuvre, à identifier ses altérations, leur nature et leur étendue, à évaluer les causes des dégradations, à déterminer le type et l'étendue de l'intervention nécessaire à sa préservation. Il comprend l'étude de la documentation se rapportant au bien culturel.
- il propose et met en œuvre un traitement adapté directement sur l’objet et/ou indirectement sur son environnement en concertation avec le propriétaire ou responsable de l’œuvre. On distingue trois types d’intervention:
- La conservation préventive consiste à agir indirectement sur l’oeuvre, afin d'en retarder la détérioration ou d'en prévenir les risques d'altération en créant les conditions optimales de préservation compatibles avec son usage social. La conservation préventive s'exerce aussi lors de la manipulation, l'utilisation, le transport, le conditionnement, le stockage et l'exposition des biens culturels.
- La conservation curative consiste principalement à intervenir directement sur le bien culturel dans le but d'en retarder l'altération (ex :déchirure)
- La restauration consiste à intervenir directement sur des oeuvres endommagées ou détériorées dans le but d'en faciliter la lecture tout en respectant autant que possible leur intégrité esthétique, historique et physique (réintégration colorée)
- il conseille et assiste des artistes
- il rédige des rapports techniques en excluant toute appréciation sur la valeur marchande
- il réalise une documentation photographique sur l’état avant, pendant et après l’intervention
- il mène des recherches
- il contribue aux programmes d’éducation et d’enseignement
- il participe à des manifestations de communication, de sensibilisation et de valorisation